Une visite gourmande en basse-ville de Québec

Il y a déjà quelque temps que j’avais entendu parler des Visites gourmandes de Québec, offertes en français ou en anglais – un parcours de 1,7 km qui propose 4 arrêts gourmands « du quartier Saint-Roch » : la micro-brasserie la Barberie, la maison de thés Camellia Sinensis, le Clocher Penché et… le Pied bleu. Ce dernier étant plutôt situé dans le quartier Saint-Sauveur, vous comprendrez mes précédents guillemets – que voulez-vous, j’aime mon quartier et le Pied bleu en est définitivement un fleuron.

Les Visites gourmandes sont une initiative de 2 montréalais, Ismaël Ulvik et Frédérik Nissen, qui souhaitent « offrir aux gens de Québec la chance de découvrir le côté gourmand de Saint-Roch ». Frédérik Nissen est également l’ambassadeur au Québec de l’événement Restaurant Day.

Si vous me lisez parfois, ici sur ce blog ou encore sur les portails de quartier MonSaintSauveur et MonSaintRoch, vous comprendrez que je suis un tantinet agacée: que l’activité en question soit une initiative de 2 montréalais, soit. Mais qu’on se propose de faire découvrir le côté gourmand de Saint-Roch aux gens de Québec, en les amenant visiter 4 institutions incontournables… J’avoue mon scepticisme de départ, qui s’est toutefois évaporé devant la gentillesse, l’ouverture, la bonne volonté et l’absence de prétention des deux organisateurs. En plus, la guide est une « locale », établie dans le quartier depuis 6 ans.

De plus, j’ai été du C.A. du FoodCamp de Québec pendant 3 ans et j’ai contribué à mettre sur pied les 3 premières éditions du FoodCrawl. J’ai aussi été guide touristique dans une vie antérieure (au Château Frontenac et à la Citadelle de Québec). J’étais donc suffisamment intriguée pour suivre l’une de ces visites. Si, à priori, je doutais qu’elles puissent être pertinentes pour des résidents de Québec, je sais aussi que la nourriture est un élément rassembleur auquel personne ne résiste. J’étais prête à être surprise.

Voici donc mes impressions.

Ce que j’ai aimé :

  • Découvrir une ville à travers un parcours qui amalgame histoire, anecdotes et gastronomie, c’est vraiment intéressant. D’ailleurs, Frédérik et Ismaël proposent de telles visites dans le Mile End à Montréal, de même qu’une tournée de microbrasseries – je me promets d’aller faire celle du Mile End, un quartier que je connais très peu.
  • La visite permet de belles rencontres avec les restaurateurs, qui prennent le temps de venir nous parler de leur établissement, de leurs produits, de façon très simple et conviviale – même la foodie curieuse que je suis a appris des choses!
  • Rassemblez des gens qui ne se connaissent pas avec un verre et quelques bouchées, et la glace est brisée en quelques secondes.
  • À mon grand étonnement, la visite m’a permis de découvrir des coins de MA ville où je n’étais jamais allé : j’ai dû passer des milliers de fois devant le parc du Moulin dans Saint-Sauveur, sans jamais y rentrer. Quel ne fût pas mon étonnement d’y découvrir un moulin, pour vrai!! Si le contenu sera essentiellement connu des résidents du centre-ville, une ou deux surprises peuvent s’y glisser pour tous.
  • Le parcours est très intéressant pour quelqu’un qui ne connait pas la ville et qui souhaite se faire des points de repère pour un séjour de quelques jours, ou encore si le temps passé à Québec est limité : c’est un survol bref, mais qui donne un aperçu de Québec aujourd’hui.
  • La quantité de nourriture/alcool offerte pendant la visite convient très bien à une visite d’après-midi – juste assez pour grignoter de façon agréable, sans se gâcher l’appétit pour le souper.

Mes légers bémols :

  • Mon commentaire de foodie: il est inutile de tenter d’axer la visite sur la « gastronomie québécoise » – à trop vouloir se distinguer et intellectualiser le plaisir de manger, on finit par partir dans toutes les directions et passer à côté de l’essentiel selon moi. La soupe aux pois de la Barberie, parfumée à la sarriette et dégustée avec une bière à la citrouille, est un beau clin d’œil à la cuisine de nos ancêtres et aux ouvriers du quartier. À partir de là, je parlerais de la créativité et de l’effervescence culinaire d’aujourd’hui à Québec: accord thé et fromage chez Camellia Sinensis, vin québécois et huîtres au Clocher Penché, saladiers et charcuteries au Pied bleu… Bienvenue à Québec, aujourd’hui.
  • Pour les informations sur la ville de Québec, bien qu’ayant été élaborées avec un historien, on devra porter attention à privilégier l’informatif et le factuel pour délaisser les opinions – les participants auront davantage de plaisir à se forger la leur en se basant sur les faits qu’on leur présente.
  • Mon commentaire de blogueuse de média hyperlocal: Saint-Roch, comme Saint-Sauveur, Limoilou, Saint-Jean-Baptiste et tout le centre-ville, est un quartier à la faune bigarrée. Pour qu’une visite de quartier soit représentative, je crois qu’elle doit refléter cette réalité. Il y a les « jeunes » qui sont venus s’y installer en masse au cours des 7-8 dernières années (comme moi), mais il y a aussi des natifs du quartier, jeunes et vieux, des immigrants, de la pauvreté qui côtoie la richesse dans une proximité plus évidente qu’ailleurs à Québec… Donc, oui, il y a les beaux nouveaux commerces tous neufs et tous brillants, mais il y a aussi les commerces qui ont traversé les années comme ils le pouvaient, parfois avec succès, parfois en laissant voir les marques des années. Il est nécessaire de rendre compte de cette réalité: on le fait avec le parcours qui emprunte des artères autres que Saint-Joseph, on doit le faire avec le contenu aussi.
  • Un des défis de ces visites gourmandes sera la composition des groupes : des « locaux » et des touristes n’auront pas la même connaissance du centre-ville. Des foodies connaîtront très bien certains produits, comme les vins québécois, alors que ce sera entièrement nouveau pour d’autres personnes. Mais encore là, ça peut provoquer de belles discussions!

De Saint-Roch à… Saint-Sauveur?
Au sortir de cette Visite gourmande de Saint-Roch qui se termine dans Saint-Sauveur, qu’est-ce que je pense de cette entorse géographique? Quand j’ai posé la question à Frédérik, il m’a répondu qu’ils ont pensé à ce changement de quartier, et qu’ils ont conclu qu’il leur était impossible de ne pas pousser jusque dans Saint-Sauveur et de ne pas terminer la visite au Pied bleu en raison de la générosité et de la convivialité style « party de cuisine » propre à l’établissement.

On ne peut qu’être d’accord avec leur conclusion.

Alors, pour qui sont ces visites?
Aux gens de Québec qui ont envie de jouer aux touristes dans leur ville
Aux gens de l’extérieur de la ville qui souhaitent découvrir le centre-ville
Aux touristes qui ont envie de sortir des sentiers battus

Pour plus d’information: http://quebeccityfoodtours.com/fr/

Un chaleureux merci au Visites gourmandes de Québec, à Kilicom Relations publiques et à notre charmante guide Émilie pour l’invitation à découvrir mon quartier autrement.

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