Avant même que vous ne commenciez à lire ce billet, je me dois de vous mettre en garde: le Château Frontenac et moi, on a une histoire qui remonte à… assez loin! En effet, un de mes premiers emplois étudiants était guide touristique: j’ai passé 4 étés à battre la semelle à la Citadelle de Québec, et ensuite, j’ai arpenté les corridors du Château Frontenac habillée en bourgeoise française pendant 4 ans aussi. Je n’ose même pas imaginer dans combien d’albums photos de voyages on peut retrouver ma binette! Ces quelques années m’ont permis de constater que les touristes asiatiques prennent effectivement beaucoup de photos, et aussi de découvrir tous les dessous de cette icône de carte postale.
Le Château Frontenac, c’est donc pour moi beaucoup plus qu’un incontournable touristique à photographier. C’est l’histoire du tournage de I Confess d’Alfred Hitchcock, puis celui de Le Confessionnal de Robert Lepage… C’est l’histoire de l’origine des briques (d’Écosse!), du toit vert, de la construction des différentes ailes, des Conférences de Québec auxquelles Churchill et Roosevelt ont participé… C’est de traverser un corridor avec un groupe de touristes et voir Jean Soulard enjamber une fenêtre pour aller soigner ses fines herbes sur le toit… C’est avoir hâte à chaque fois de découvrir QUELLE chambre on va visiter… C’est la vue imprenable sur le fleuve… C’est luncher à la cafétéria des employés et se régaler du menu à chaque fois, ou aller s’acheter un sous-marin chez Bardou et le dévorer dans le parc juste à côté… Et c’est passer pour la énième fois à côté du menu du Champlain, de le lire attentivement et de se dire « Comme ça a l’air bon! Un jour… »…
Alors, c’est donc riche de tous ces souvenirs que je suis allée tenter l’expérience du Champlain avec Miss Papila – après tout, Québec Exquis, c’est seulement une fois par année (heureusement pour les calories et le portefeuille!).
Ma conclusion: au Champlain, le spectacle n’est pas que dans l’assiette!
Les lieux
On le sait, au cours des prochains mois, les restaurants du Château vont subir une cure de jeunesse. Je crois que c’est tout à fait approprié, et j’ai confiance que les lieux conserveront tout de même cette aura si particulière. Le Champlain est un endroit zen. La musique n’y est pas trop forte, les sons sont feutrés, les conversations se font à voix basses… Si vous cherchez un endroit où faire la fête, vous serez déçus. Mais si vous chercher un endroit pour savourez un moment calme, vous serez ravis tout comme je l’ai été.
La vue
J’aime le fleuve. Et au Champlain, on est gâté de ce côté! Confortablement installées dans la verrière, nous avons pu admirer la lumière du soleil couchant sur le St-Laurent et sur Lévis – absolument magnifique! Et, en prime, une fois le soleil couché, on a une vue sur la Bunge et ses aurores boréales. Comme le service se fait doucement, sans être pressé, on a le temps d’admirer… et je vous assure que je me sentais presque en vacances!
Dans l’assiette
Nous avons donc profité du menu Québec Exquis concocté par le tout nouveau chef des restaurants du Château Frontenac, Stéphane Modat. De façon fort agréable, le Champlain avait bonifié le tout: alors que le menu Québec Exquis était offert à 50$ par personne, on pouvait aussi le savoureux en version menu du printemps à 120$ qui comprenait le menu pour deux et une bouteille de vin sélectionnée. Pourquoi s’en priver? (En passant… ça se termine le 30 avril… À vos téléphones, et réservez tout de suite!)
Tout le menu était aussi beau à l’œil que savoureux! Le veau de Charlevoix était à l’honneur et ma découverte du repas aura sans contredit été le fameux scotch egg: un œuf de caille mariné, puis enrobé de veau et frit. C’est beau, c’est bon… On en prendrait bien en tapas pour en manger plus d’un!
- Le Champlain
- Le Champlain – Menu
- Truite fumée et fromage de chèvre aux herbes fraiches, huile verte de persil, perle de saumon et crème de betteraves jaunes au curcuma, des notes croustillantes
- Aller au resto avec une amie foodie…
- Médaillon de filet de veau de Charlevoix, oeuf de caille comme un scotchegg parfumé, purée de patates douces au paprika, pleurote et jus à la moutarde
- Gâteau des anges, poires au sirop de camomille, sorbet au sureau
Avis aux type sauce: alors que je me désolais d’avoir terminé presque toute la sauce dans mon assiette, notre serveur est gentiment venu nous en offrir une portion additionnelle, bien chaude, servie directement dans notre assiette. On aime!
En bonne gourmande, j’ai tout de même zyeuté ce qu’on servait aux autres tables… et je dois avouer que j’ai vraiment failli craquer pour le Banana Foster préparé directement à la table – beurre, rhum, bananes… Ça se retrouvera sur ma table avant longtemps!
Mon verdict
Le Château Frontenac, ce n’est pas que pour les touristes! Personnellement, je vais garder l’œil ouvert pour retourner au restaurant Le Champlain, et j’ai vraiment très très hâte de voir ce que les travaux de rénovations nous réserveront. Si le menu du Champlain porte désormais la touche de Stéphane Modat, j’ai bien hâte de voir ce qu’il nous réserve par la suite. Avec la tendance cocktail qui revient en force, il me semble que le Bar St-Laurent a tout le potentiel de devenir LA place pour prendre l’apéro (et le digestif).
- Le Bar St-Laurent – confort, vue magnifique… On y est si bien!
- Les couverts sont magnifiques…
- On termine avec un thé… servi dans une théière toute astiquée et brillante!
En tout les cas, moi je peux y retourner n’importe quand avec toi! 🙂
Je te prendrai au mot!!
Wow, quelle chance tu as d’avoir travaillé là… Je n’ai jamais fait la visite mais compte bien le faire avec mes filles. Tu écris toujours aussi bien, Sylvie 🙂
Je crois qu’il n’y a plus de visites, mais ça fait un bout que je ne suis plus dans le coin… C’est un endroit vraiment incroyable pour prendre un verre et relaxer, et le resto… C’est un monde à part!